Assemblée des délégué-e-s de la FARES
Edition: 10-2024 Date: 22.10.2024
Thème: Actualité, Santé
Un refus clair de l'EFAS
Le 24 novembre, la réforme EFAS (Financement unifié des prestations dans le domaine de la santé) sera soumise au vote. L’assemblée d’automne de la FARES a discuté intensivement des arguments pour et contre EFAS – le résultat était clair. La FARES rejette la réforme.
Mais qu’est-ce que EFAS ? Selon l’Office fédéral de la santé publique, cette réforme vise à financer toutes les prestations de l’assurance maladie obligatoire – qu’elles soient ambulatoires, stationnaires ou en soins de longue durée – selon la même clé de répartition. Une grande partie des coûts de santé serait couverte par les primes, tandis que les cantons assumeraient le reste. L’objectif de la réforme est de rendre le système plus transparent et d’améliorer la coordination dans le domaine de la santé. Mais après l’approbation du Parlement en décembre 2023, le syndicat ssp a saisi le référendum. C’est maintenant au peuple de trancher.
Lors de l’assemblée de la FARES, le Dr Heinz Locher, économiste de la santé, a présenté les arguments pro-EFAS, tandis que la conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle représentait le camp des opposants. Les deux présentations étaient informatives, mais la question centrale restait ouverte : EFAS réduira-t-il réellement les coûts de la santé ?
Les partisan-e-s de l’EFAS y voient les avantages suivants :
– EFAS renforce la médecine et les soins ambulatoires.
– EFAS favorise une meilleure coordination dans le domaine de la santé.
– EFAS allège les primes, grâce à la nouvelle répartition des coûts,
Mais la nette majorité des délégué-e-s de la FARES voit les inconvénients suivants :
– EFAS entraîne une augmentation des primes, en raison de l’intégration des soins de longue durée.
– EFAS renforce le pouvoir des assureurs sur les soins de santé des patient-e-s.
– EFAS augmente les coûts pour les résident-e-s des maisons de soins et pour les patient-e-s des
services de soins à domicile.
– EFAS augmente la pression sur le personnel soignant et pèse ainsi sur la qualité des soins.
Le Dr Locher a fait remarquer que le système de santé, en tant que système complexe et en constante évolution, n’est pas facile à gérer. Il a souligné que les retours d’information, par exemple de la recherche sur les soins, font souvent défaut et que de nombreux problèmes surviennent parce que les processus d’apprentissage nécessaires dans le système de santé ne sont pas suivis régulièrement. Sa conclusion : « L’hubris de la planification doit céder la place à l’humilité informée ».
La discussion sur l’EFAS a été animée et controversée. Au final, les délégué-e-s de la FARES se sont clairement prononcé-e-s contre la réforme. C’est maintenant au peuple de se prononcer sur EFAS le 24 novembre.
Un regard vers l’avenir : les seniors s’engagent pour leurs droits
Le matin de l’assemblée, les Panthères grises du nord-ouest de la Suisse ont présenté leurs activités actuelles. Marc Joset, président du Conseil des seniors de Bâle-Campagne, a informé les délégués venus de toute la Suisse des initiatives importantes du mouvement, qui s’engage sans relâche pour les droits et les préoccupations de la génération des aînés.
Les choses se sont avérées tout aussi passionnantes lorsque les deux nouvelles coprésidentes de l’AVIVO Suisse, Béatrice Métraux et Anne-Catherine Lyon, ont pris la parole. Avec un élan nouveau, elles ont présenté les défis et les projets de leur organisation. Leur objectif : faire entendre la voix des seniors en Suisse sur le plan politique. A une époque où les questions sociales et de santé sont de plus en plus pressantes, il est plus important que jamais que les préoccupations des aînés ne soient pas ignorées dans les débats politiques. Les deux présidentes ont souligné qu’elles souhaitaient s’engager activement en faveur de rentes plus justes, de meilleures conditions de soins et d’une plus grande participation aux décisions.
Un autre moment fort de l’assemblée a été l’élection de remplacement pour un siège au Conseil suisse des aînés (CSA), l’organe consultatif du Conseil fédéral pour les questions liées à la vieillesse. Suite à la démission d’un membre, une nouvelle élection était nécessaire. Le choix s’est porté sur Bruno Weideli de Winterthur-Wülflingen. Nommé par la commission des retraité-e-s de l’Union syndicale suisse (USS), Weideli fait désormais partie du groupe parlementaire de la FARES, composé de 16 membres, qui représente les intérêts et les préoccupations des seniors de la FARES au CSA.
Avec ces personnalités engagées à la tête, l’avenir du mouvement des seniors en Suisse reste prometteur.
Extrait partiel de l’article de Beat Steiger dans Seniorweb
Renseignements : Béa Heim, ancienne conseillère nationale, présidente de la FARES : 079 790 52 03