Création du premier centre de compétences national sur la violence faite aux personnes âgées
Edition: 02-2022 Date: 28.02.2022
Thème: Actualité, Politique sociale, Santé
« Vieillesse sans Violence » ouvre le premier Centre de compétences national sur la violence et la maltraitance des personnes âgées
Les trois organisations indépendantes « alter ego » en Suisse romande, « Pro Senectute Ticino e Moesano » en Suisse méridionale et « UBA Unabhängige Beschwerdestelle für das Alter » en Suisse alémanique ont créé une faîtière en fondant ce Centre de compétences national. Elles intensifient ainsi leur travail éducatif pour prévenir la violence faite aux personnes âgées.
La maltraitance des personnes âgées est une réalité en Suisse. Elle touche plus de 300 000 personnes chaque année dans notre pays, et le nombre de cas non signalés est important. L’abus n’est pas toujours intentionnel, il peut même être fait avec les meilleures intentions, comme la surprotection ou la surstimulation. Les décisions prises d’autorité par des aidants familiaux ou professionnels font fi de l’autonomie et violent les droits fondamentaux des personnes concernées.
Les situations de violence passent très souvent inaperçues dans la sphère privée. La violence domestique à l’égard des personnes âgées s’accompagne généralement d’une surcharge des proches aidants. Les formes de violence vont de la violence physique (étranglement, coups), psychologique (humiliations, menaces, accusations) à la violence financière (escroqueries à l’héritage) et sexuelle (stress par la pornographie) jusqu’à la négligence (alimentation inadéquate, non administration des médicaments nécessaires). La maltraitance ne représente pas toujours une infraction pénale. Humiliations, menaces et violences psychologiques peuvent se manifester progressivement : reconnaître les abus dès le début aide ainsi à prévenir de grandes souffrances.
600 signalements d’abus présumés
La centrale téléphonique nationale de « Vieillesse sans violence », lancée en 2019 et atteignable au 0848 00 13 13, a été contactée à ce jour pour 600 cas de suspicion de violence. Elle est accessible aux personnes concernées, aux proches, aux tiers et aux professionnels. « Vieillesse sans violence » offre une aide à bas seuil et confidentielle et est aussi active dans la prévention de la criminalité. L’intervention dans les situations de maltraitance nécessite des connaissances spécialisées et une approche prudente afin de pouvoir accéder aux personnes concernées et impliquées. « Vieillesse sans violence » dispose des compétences nécessaires.
Utiliser les synergies au profit de la population âgée
Le Centre de compétences national « Vieillesse sans violence » synthétise les connaissances spécialisées qu’ont les trois organisations depuis plus de 20 ans, ainsi que l’expérience issue de la recherche, de l’éducation et du travail pédagogique pour prévenir violence et abus. Ses prestations viendront compléter l’offre existante dans le domaine de la violence domestique et contribueront à combler les lacunes identifiées dans le rapport du Conseil fédéral « Prévenir la violence envers les aînés ». Le Centre de compétences est cofinancé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes BFEG dans le cadre du programme de soutien à des projets dans le domaine de la violence domestique. Par ses activités, il contribue aux soins de santé. L’accent est mis sur l’amélioration de la qualité de vie et de l’autonomie des personnes âgées.
le centre de compétences national « Vieillesse sans violence » est représenté par:
Delphine Roulet Schwab, présidente
Francesca Ravera, membre du comité
Ruth Mettler Ernst, directrice
Inge Schädler, vice-présidente VASOS FARES