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Jeunes et vieux dialoguent

Edition: 03-2024 Date: 19.03.2024

Thème: Actualité, Dialogue des générations

Non au conflit de générations, oui à la collaboration intergénérationnelle !


C’est ce sur quoi se sont mises d’accord Bea Heim, présidente de la FARES, et Lena Bühler, co-présidente du CSAJ, le Conseil suisse des activités de jeunesse. Lors d’un premier échange de vues, les deux présidentes ont discuté des formes de collaboration, notamment en matière de politique climatique.

Contribution de Beat Steiger

Les deux présidentes se sont d’abord présentées elles-mêmes et leur organisation. Lena Bühler, 21 ans, étudie le droit à Fribourg et préside le CSAJ, le Conseil suisse des activités de jeunesse, avec Jan Burckhardt. Le CSAJ, fondé en 1933, est l’organisation faîtière d’environ 60 organisations de jeunesse regroupant plus de 500 000 enfants et jeunes. L’objectif principal du CSAJ est de s’engager au niveau politique et public pour les intérêts de la jeunesse suisse. Sous le mot-clé Citoyenneté, le CSAJ veut participer à la discussion, à l’organisation et aux décisions, indépendamment de l’âge, de l’origine et du sexe. Les thèmes prioritaires sont l’engagement bénévole, la promotion de la santé (entre autres la gestion des substances addictives), l’inclusion et la diversité, la participation internationale des jeunes, les jeunes dans le monde du travail et dans la politique, l’environnement, les médias et les réseaux sociaux.

Bea Heim, 77 ans, ancienne conseillère nationale (2003-2019), est présidente de la FARES, la Fédération des Associations des retraités et de l’entraide en Suisse. La FARES a été fondée en 1990 en tant qu’organisation faîtière nationale et représente 19 organisations nationales, cantonales et régionales avec environ 129 000 membres. En tant que “voix des personnes âgées”, des groupes de travail discutent de thèmes liés à la vieillesse, comme actuellement la révision de l’AVS, la révision des PC, la révision de l’AI, le financement des soins et la qualité dans les établissements médico-sociaux, la politique de la santé, l’environnement et l’énergie.  Actuellement, cinq groupes de travail (politique sociale, logement des personnes âgées et mobilité, santé, grand âge, environnement et dialogue entre les générations) préparent les demandes en matière de politique de la vieillesse à l’intention du comité de la FARES.

En réponse à la question de Bea Heim sur ce que la crise climatique nous fait, Lena Bühler a donné un aperçu des mondes émotionnels des jeunes qui, dans un monde de crises multiples, se sentent tiraillés entre, d’une part, le désespoir, des sentiments d’impuissance pouvant aller jusqu’à des maladies psychiques et, d’autre part, la confiance et la joie de vivre lorsque des actions pour un monde meilleur aboutissent et que les jeunes peuvent s’engager dans leur milieu de vie pour un avenir meilleur. Bea Heim estime qu’il n’est guère constructif de rejeter la responsabilité de la crise climatique sur les personnes âgées et de faire de la crise climatique un conflit de générations, selon la devise que les jeunes doivent manger ce que les personnes âgées leur ont donné. On s’est rapidement mis d’accord sur le fait que le discours sur le conflit des générations en matière de politique climatique n’était qu’un rideau de fumée et une manœuvre de diversion par rapport aux véritables problèmes de politique environnementale. Parmi les jeunes et les moins jeunes, il y a des acteurs conscients de l’environnement et d’autres qui continuent à vivre leurs intérêts personnels au détriment de l’environnement et du monde qui les entoure, sans ménagement et sans vergogne. Une alliance intergénérationnelle est d’autant plus importante, dans laquelle jeunes et vieux s’engagent ensemble et de manière visible en tant que force pour la protection du climat.

Lena Bühler a posé la question suivante : quels sont les acteurs de la société qui ont la responsabilité de s’attaquer à la crise climatique ? Réponse commune : TOUS. Tous ont la responsabilité de s’attaquer à la crise climatique, de l’individu aux autorités politiques, de la commune à la communauté mondiale, des acteurs de l’économie et de l’industrie financière aux associations environnementales et à de nombreuses autres organisations. Car la crise climatique ne peut pas être résolue de manière isolée, en se concentrant par exemple uniquement sur la réduction des émissions de CO2. La politique climatique sans politique économique, sociale et de paix ne sert à rien. Il s’agit en outre de démasquer la politique des pansements, les pilules calmantes pour la population locale et mondiale inquiète et la simple recherche manipulatrice de voix, et de soutenir des contributions substantielles à la résolution de la crise climatique et des crises qui en découlent.

Après une heure et demie d’échange d’idées, les questions inévitables : que faisons-nous maintenant ? Que fait le CSAJ, que fait la FARES, que font les deux organisations ensemble ?

Les réponses :

  1. Les deux présidentes font remarquer qu’elles ne peuvent faire que de petits pains, que les ressources en temps et en personnel sont limitées. Mais on peut faire quelque chose !

2) Les réponses aux consultations sur les projets de politique climatique doivent à l’avenir être échangées avant d’être soumises. Les deux organisations peuvent ainsi apprendre l’une de l’autre. Le cas échéant, les réponses aux consultations pourraient également être soumises en commun.

3) Si les deux organisations sont préoccupées par quelque chose, des communiqués ou des prises de position communs pourraient être mis à la disposition du public intéressé.

4) Les deux organisations ont également des relations internationales avec des organisations européennes et mondiales de seniors et de jeunes. Dans ce contexte, il convient de mettre davantage l’accent sur l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, afin qu’en Suisse, la Confédération et la société civile mettent en œuvre l’Agenda 2030 des Nations unies. Il s’agira également de savoir dans quelle mesure les organisations de seniors et de jeunes sont impliquées dans la discussion et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 de l’ONU ou pourraient l’être davantage.

  1. Bea Heim suggère d’ouvrir une rubrique “Jeunes et vieux en dialogue” sur Seniorweb.

L’événement a été initié et organisé par Liselotte Lüscher, membre du comité de la FARES.

Sites web :

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