Le miracle de l’ « assurance vieillesse »
Thème: Actualité, Politique sociale
Un exemple de la manière dont les personnes ayant un faible revenu pendant leur vie active peuvent vivre un “miracle” à la retraite grâce à l’AVS, grâce à la solidarité.
Ma grand-mère Marguerite est née à Ballaigues en 1895. Elle est devenue concierge à Lausanne avec son mari Alfred en 1927. De 1948 à 1958, ils ont cotisé à l’AVS environ 5’000.- pris sur leur petit salaire d’environ 500.- par mois. Ils ont ensuite pris leur retraite à Ballaigues ; grand-père est mort rapidement en 1962, il avait peut-être un peu abusé du « pelure d’oignon » avec les facteurs…
Grand-maman lui a survécu jusqu’en 1984. Chaque mois, elle voyait le facteur arriver avec la sacoche pleine de billets et lui compter quelques centaines de francs de sa « rente vieillesse ». Elle me disait : « Chaque fois, je prie et remercie le bon Dieu ». Je lui répondais : « C’est bien, mais ce n’est pas le bon Dieu qui te fournit l’AVS, c’est nous les cotisants ». Ainsi, en 25 ans elle a pu compter sur environ 250’000.- de rente, ça c’est le miracle de l’AVS : que de petites gens qui n’ont pu que cotiser ce que leur petit revenu leur permettait, ont pu recevoir des rentes, certes modestes, mais sans comparaison avec ce qui avait été épargné et ceci grâce à la solidarité des gros revenus et aux cotisations des actifs.
Aujourd’hui, il faut continuer à développer ce merveilleux système et introduire la 13e rente annuelle : elle permettra aux plus modestes de régler les lourdes dépenses de fin d’année et d’offrir à leurs petits enfants de petites étrennes. Elle pourrait être introduite dès fin 2024, les excédents prévus dans la caisse AVS le permettent. N’écoutons pas les assureurs privés qui tentent de garder cet argent pour le 3e pilier et envahissent, grâce à leurs millions, les rues de leurs affiches mensongères et votons OUI le 3 mars.
Raymond Durussel, Ballaigues