L’isolation sociale augmente le risque de démence
Edition: 10-2023 Date: 31.10.2023
Thème: Actualité, Santé
Des indications suggèrent que l'isolement social accroît le risque de déclin cognitif.
L’Université de médecine de Leipzig a collaboré avec l’Institut Max Planck des sciences cognitives et neurologiques pour étudier les conséquences de l’isolement social sur les performances cérébrales. Cette étude révèle des résultats surprenants.
Des indications suggèrent que l’isolement social accroît le risque de déclin cognitif. Pour explorer cela plus en détail, une étude longitudinale a été menée à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Les chercheurs ont découvert que l’isolement social était associé à de moins bonnes fonctions cognitives (mémoire, vitesse de la pensée, capacité de contrôle), ce qui à son tour conduisait à un isolement social encore plus grand.
L’isolement social contribue au déclin cognitif. D’autre part, le risque de démence peut être réduit en favorisant les réseaux sociaux. Il est étonnant de constater que le déclin dû à l’isolement social commence dès l’âge de 50 ans. Veronica Witte, co-auteur de l’étude, affirme : “Nous avons pu trouver des indices montrant que les changements dépendant du mode de vie du cerveau sont importants dès l’âge de 50 ans. C’est pourquoi les mesures préventives contre le déclin cognitif devraient commencer très tôt.”
Elle poursuit : “Les résultats soulignent l’importance de l’isolement social pour la démence, une maladie grave qui touche de nombreux millions de personnes dans le monde. L’étude fournit des informations cruciales pour la préservation de la santé de la population et le bien-être individuel des personnes. De plus, nos conclusions mettent en lumière l’importance de combattre efficacement l’isolement social et de prévenir la démence.”
En 2021 déjà, des chercheurs chinois de l’Université Fudan à Shanghai ont mené une étude sur ce sujet. Ils ont découvert que le risque accru de démence était indépendant du fait que les personnes se sentent seules ou non. Ils ont démontré que l’isolement réel, et non le sentiment de solitude, constituait un facteur de risque indépendant de la démence.
Face à la fréquence croissante de l’isolement social et de la solitude, il s’agit d’un grave problème de santé publique. On espérerait que les politiciens tireraient des enseignements de telles études et accorderaient une attention urgente aux aspects psychosociaux des soins. Malheureusement, il semble que ce ne soit pas le cas.
Actuellement, une consultation publique sur une loi concernant les prestations complémentaires pour le logement assisté est en cours jusqu’au 23 octobre. La proposition du Conseil fédéral tient peu compte des constatations sur l’importance des soins psychosociaux. Le Conseil des seniors suisses, auquel VASOS est affilié, a critiqué cette lacune dans sa réponse à la consultation.
Rolf Schneider Délégué de la FARES au CSA