Maisons de retraite en tant que machines à profit – de même en Suisse ?
Thème: Actualité, Habitat des Seniors & Mobilité, Santé
En Europe, les groupes mondiaux et les investisseurs font de grandes affaires avec les maisons de retraite et les établissements de soins.
Des groupes mondiaux achètent des maisons de retraite et des cabinets médicaux, réduisent les coûts et les revendent avec profit, écrit récemment Werner Vontobel dans un article, en se basant sur une enquête d’Investigate Europe.
En Europe, les grandes entreprises mondiales et les investisseurs font des affaires florissantes avec les maisons de retraite et les établissements de soins.Avec les taux d’intérêt bas persistants et le vieillissement rapide de la population, le secteur financier dispose d’une configuration unique pour réaliser des profits élevés et sécurisés. Le marché ne cesse de croître, et le principal client est l’État, qui continue de payer les coûts des maisons de retraite, généralement financés par des prestations complémentaires, même en période de crise. Par conséquent, les jongleurs financiers démantèlent progressivement le marché. Ils achètent des maisons de retraite bien situées dans le but d’augmenter leur valeur par des économies et une expansion financées par l’emprunt, puis de les revendre avec de gros bénéfices. En tant que nouveaux propriétaires, en partie inconnus, ils mettent une pression financière sur les établissements pour augmenter le rendement :
- Ils augmentent le loyer et menacent de résilier le contrat si le nouveau tarif n’est pas accepté ;
- Ils réduisent les coûts de personnel pour augmenter le rendement, sans se soucier de la détérioration de la qualité des soins et de l’accompagnement qui en résulte.
En d’autres termes, la recherche du profit privé se fait au détriment du personnel soignant et des personnes âgées dépendantes en maison de retraite. Cette évolution préoccupante existe également en Suisse. Où est la supervision ? N’est-il plus important de pouvoir compter sur des soins de qualité à un âge avancé ? Sommes-nous déjà à un stade où la qualité de vie des personnes âgées est sacrifiée au profit privé ?
Nous nous opposons vigoureusement à une telle attitude et plaidons en faveur de l’humanité, y compris pour les personnes âgées qui ont contribué largement à la prospérité de notre société au cours de leur longue vie.
Inge Schädler, viceprésidente de la FARES