Premier Congrès national des aîné-e-s organisé par Pro Senectute Suisse
Thème: Actualité
Les stéréotypes négatifs sur la vieillesse pèsent sur la société
Plus de 400 personnes intéressées se sont retrouvées pour assister à des exposés et des tables rondes passionnants, mais aussi pour échanger entre elles.
“En 2023, plus de 100 000 personnes auront atteint l’âge de la retraite”. C’est un défi, tel est le message d’Alain Huber, directeur de Pro Senectute Suisse. “Nous souhaitons réfléchir à l’importance de cette évolution démographique et développer des scénarios pour intégrer les personnes de plus de 65 ans dans notre société et les maintenir comme partie intégrante de celle-ci”, a poursuivi Alain Huber.
Stéphane Rossini, directeur de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), a commencé son exposé en présentant un graphique des nombreuses organisations actives dans l’accompagnement des personnes âgées en Suisse. Il a souligné l’interdisciplinarité de tous les domaines concernés : Santé, Logement, Soins, Mobilité et a appelé à une collaboration plus intense entre les acteurs.
Je ne m’attendais pas à apprendre des choses nouvelles – j’apprécie plutôt de pouvoir approfondir avec d’autres des choses déjà connues. Je n’oublierai toutefois pas l’exposé final sur la manière dont les images négatives de la vieillesse nuisent à la santé. Peut-être parce que je le ressens moi-même. Car dès qu’il est question de “vieillissement démographique comme défi”, une lampe d’avertissement s’allume en moi. Quelqu’un veut-il encore nous dénoncer, nous les personnes âgées, comme un fardeau collectif et une menace pour la prospérité ?
Les stéréotypes négatifs sur la vieillesse pèsent sur la société
La Dr Christina Röcke, codirectrice du Healthy Longevity Center, de l’Université de Zurich, a défendu jeudi dernier un point de vue clair. Elle a qualifié les stéréotypes négatifs sur la vieillesse répandus dans les médias et la politique de ” prophétie auto-réalisatrice”, une prédiction qui se réalise comme par enchantement. Ils sont trop souvent intériorisés et pèsent sur notre santé physique et mentale ainsi que sur notre état social. Une image négative de soi à un âge avancé augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de troubles de la mémoire, voire de démence. Il en résulte précisément ce dont la génération âgée est censée être responsable, à savoir une augmentation des coûts de la santé.
Selon la Dr Christina Röcke, le fait que les images négatives de la vieillesse soient si persistantes est dû à un manque flagrant de connaissances dans le domaine de la vieillesse. Il existe pourtant des évolutions positives. Nous devrions en parler davantage : que le bien-être augmente et que l’apprentissage est possible jusqu’à un âge avancé.
La discrimination liée à l’âge peut être combattue, dit la spécialiste de la vieillesse, par la politique et la loi, les activités liées à l’éducation et les interventions intergénérationnelles. Il faut avant tout parler de la vieillesse de manière positive, reconnaître les chances d’une vie plus longue : Le vieillissement est un processus dynamique qui conduit à de nouvelles compétences et connaissances dont nous pouvons profiter en tant que société.
Cependant, les stéréotypes négatifs sur l’âge conduisent à l’homogénéisation d’un groupe de population en soi très hétérogène.
Nous méritons tous d’être perçus et respectés en tant qu’individus, même à un âge avancé.
Béa Heim, présidente de la FARES