Salutogenèse pour les retraité-e-s
Edition: 09-2024 Date: 01.10.2024
Thème: Santé
Pour maintenir nos fonctions corporelles, nous devons boire au moins 1,5 litre par jour
Dans le premier épisode de la série sur la santé des retraités, nous avons découvert le facteur de santé le plus important : le statut socio-économique. Au niveau de la société dans son ensemble, on pourrait dire, un peu familièrement : « La sécurité existentielle est un facteur plus important pour la santé que le bircher-muesli et le jogging. » Cependant, aujourd’hui, nous allons aborder les comportements concrets qui nous permettent de rester en bonne santé.
Boire
Notre corps est composé de 55 à 60 % d’eau. L’apport en eau se fait principalement par les boissons, et dans une moindre mesure par les aliments. Ceux-ci contiennent de l’eau entre 15 % (graisses) et 75 à 95 % (fruits, légumes, salades). L’élimination se fait principalement par les reins (1,5 à 2 litres), ainsi que par la peau et la respiration (0,5 à 1 litre – sans transpiration visible !). L’urine permet d’éliminer les déchets, et la transpiration régule la température – deux fonctions vitales !
Pour maintenir nos fonctions corporelles, nous devons boire au moins 1,5 litre par jour. Cela ne suffit pas si nous transpirons davantage – à cause de la fièvre, d’efforts physiques, de températures extérieures élevées ou d’anxiété – ou si nous perdons de l’eau en raison de maladies intestinales (diarrhée). Dans ce cas, il est nécessaire de boire 2 à 3 fois plus, notre corps le supporte sans problème.
Les personnes qui ne boivent pas suffisamment souffrent souvent de constipation (car il n’y a pas assez d’eau pour assouplir les selles) et, en conséquence, sont ballonnées à cause d’inflammations du côlon, ce qui les expose à un risque accru de cancer du côlon. De plus, elles sont plus sujettes aux infections de la vessie ou des reins, souffrent plus souvent de confusion mentale, et peuvent s’évanouir lors des journées chaudes en raison d’un coup de chaleur, entre autres. Sans air, on survit quelques minutes, sans eau quelques jours, et sans nourriture quelques semaines.
La solution la plus économique et sans effets secondaires est l’eau du robinet. Les tisanes, l’eau minérale (qui ne provoque pas de ballonnements !) et les boissons gazeuses sucrées sont également très bonnes, mais uniquement les produits sans sucre, car sinon nous prenons du poids. En petites quantités, les jus de fruits, le lait et les sirops avec du sucre sont acceptables. L’alcool, le café, le thé noir et le thé vert ne comptent pas dans l’apport hydrique, car ils absorbent l’eau : après 3 dl de bière, nous urinons 4 dl ! L’alcool endommage, entre autres, le foie, l’estomac, les nerfs, le muscle cardiaque, et les hormones (potence) – la seule chose que nous pouvons mesurer, ce sont les taux de fonction hépatique. Ceux-ci augmentent à partir d’une consommation de 300 à 400 grammes d’alcool pur par semaine.
Enfin, un conseil pour ceux qui n’ont pas bu suffisamment toute leur vie : il faut préparer à l’avance les 1,5 litres quotidiens ! Le soir avant de se coucher, on remplit trois bouteilles PET de 0,5 litre avec la quantité de liquide que l’on doit boire le lendemain. Les premiers 5 dl doivent être bus avant le déjeuner, sinon pas de repas, le deuxième demi-litre avant le dîner (sinon… voir le déjeuner !) et le troisième avant de se coucher. Cela doit être fait pendant au moins 3 mois pour réveiller le centre de la soif de son sommeil profond.
David Winizki, médecin généraliste