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Non à la fragilisation de l’AVS !

Edition: 02-2022 Date: 28.02.2022

Thème: Actualité, Politique sociale

AVS 21 représente un paquet d’économies entièrement sur le dos des femmes, et le référendum de l’Union Syndicale Suisse USS est parfaitement justifié


Avec l’augmentation à 65 ans de leur âge de la retraite, les femmes vont en effet perdre une année entière de pension.

Cette forte réduction des pensions est insuffisamment compensée par quelques petites compensations pour seulement neuf cohortes de transition. Par rapport à aujourd’hui, la moitié des femmes concernées va subir une réduction des rentes. Pendant la période de transition, seules les femmes aux très bas salaires, inférieurs à 4’400 francs, pourraient continuer à prendre leur retraite à 64 ans sans subir de pertes. L’expérience montre aussi qu’on n’a pratiquement pas de chance de trouver un emploi après 55 ans. Les femmes âgées s’en sortent ainsi particulièrement mal.

La réforme ne réduit pas seulement les futures rentes AVS des actifs d’aujourd’hui, mais en affaiblissant l’AVS, elle concerne tout le monde. Notre AVS doit rester l’étendard de la politique sociale suisse. Nous, les retraités, apprécions sa stabilité, avec des pensions versées de manière fiable, et qui sont même ajustées régulièrement. Mais nous savons aussi que ces rentes – entre 1’195 et 2’390 francs pour une personne seule et un maximum de 3’585 francs pour un couple marié – ne suffisent pas pour vivre. Même si la Constitution fédérale stipule à son art. 112 que « les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée ». C’est donc plus d’AVS qu’il faut, et pas moins ! Si nous avalons cette réforme, la prochaine suivra aussitôt : des PLR réclament depuis des années la retraite à 67, voire 70 ans. Et les partis bourgeois ont toujours eu l’indexation de nos retraites dans le collimateur. Or l’AVS est le revenu principal de deux retraités sur trois. L’indexation est donc vitale et non négociable : le pouvoir d’achat des rentes AVS doit rester garanti. C’est aussi pour cette raison que des réformes de démantèlement comme AVS 21 doivent être combattues.

La riche Suisse peut facilement résoudre d’une manière plus sociale qu’avec un relèvement de l’âge de la retraite le problème posé par le départ à la retraite des fortes cohortes du baby-boom, problème qui n’existera d’ailleurs plus après 2040. Contrairement à la demande du Conseil fédéral, la majorité du parlement n’a voulu accorder que 0,4% de TVA à AVS 21, soit une injection financière volontairement minimale afin de pouvoir présenter une nouvelle réduction de l’AVS dans 5 ans. Avec trop peu d’argent, elle veut exposer politiquement l’AVS à la pression permanente des caisses vides. La réforme AVS 21 ne résout ainsi aucun problème, mais continue de diminuer des rentes déjà inconstitutionnellement trop basses, tout en reportant volontairement un financement suffisant.

Il y a beaucoup de résistance contre cette réforme de démantèlement. Après 50 jours seulement, soit à mi-parcours, l’USS a pu annoncer que 100’000 signatures avaient été récoltées, alors que 50’000 étaient nécessaires (plus d’informations à ce sujet sur : https://www.uss.ch/actualite). C’est un beau succès intermédiaire. Mais au final, c’est lors du vote que nous devons imposer le NON. En rejetant AVS 21, nous ouvrirons la voie à un modèle socialement responsable et durable. Pour protéger notre AVS fiable et stable !

Rolf Zimmermann, président de la commission USS des retraité-e-s

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